RESTORE | Trajectoires passées des hydrosystèmes

Systèmes socio-hydrauliques fluviaux durables : des trajectoires passées à la restauration durable des rivières

La région métropolitaine trinationales (RMT) du Haut-Rhin offre un cadre scientifique majeur et privilégié pour explorer les défis de la restauration des rivières dans des socio-hydrosystèmes fortement anthropisés, et rendre ce territoire transfrontalier attrayant pour la recherche au niveau européen et international. Depuis les années 1980, après la catastrophe de Sandoz, les politiques publiques franco-germano-suisses se sont engagées dans la restauration du fleuve Rhin supérieur. Au niveau européen, la Commission internationale pour la protection du Rhin (CIPR) a adopté en février 2020 le programme Rhin 2040, qui se concentre sur quatre objectifs clés : (i) une bonne qualité de l'eau, (ii) une bonne connectivité entre les environnements et une biodiversité renforcée, (iii) le contrôle des faibles niveaux d'eau et (iv) la réduction des risques d'inondation. Le long du Rhin supérieur (France), le « Plan Rhin Vivant » a été mis en place fin 2019, fournissant une aide financière pendant environ 10 ans pour des actions de protection, restauration et renaturation de la biodiversité le long du Rhin supérieur du côté français, de Bâle à Lauterbourg.

Des sites pilotes seront sélectionnés dans la RMT et utilisés comme des laboratoires en plein air pour développer des synergies entre chercheurs, praticiens des rivières et étudiants de différentes disciplines. Ils représenteront une gamme diversifiée d'actions existantes pour un échange solide d'expériences. Par exemple, cela inclura (1) des actions inédites par augmentation de gravier et érosion contrôlée des rives dans l'Old-Rhine de Kembs à Breisach, (2) la reconnexion de bras morts dans les réserves naturelles nationales de la Ville de Strasbourg, (3) la gestion adaptative utilisant du bois de grande taille dans les cours d'eau en amont de la réserve de biosphère transfrontalière des Vosges du Nord/Pfälzerwald comme déviateur de flux, et (4) la restauration passive dans les rivières périurbaines (par exemple, la rivière Bruche).

Problématiques clés et contribution de l'observatoire pour les aborder

Ce laboratoire vivant développera une approche interdisciplinaire pour proposer des stratégies de restauration efficaces et durables dans des socio-hydrosystèmes fortement anthropisés en utilisant de nouveaux outils et avancées méthodologiques.

Le laboratoire vivant se concentrera spécifiquement sur :

  • La production de connaissances en reconstruisant la trajectoire temporelle des rivières de la RMT sur un siècle à plusieurs millénaires pour caractériser le fonctionnement naturel des hydrosystèmes fluviaux en lien avec les activités humaines, notamment lors des inondations et des sécheresses.
  • Un cadre de suivi innovant utilisant de nouvelles technologies (par exemple, thermique-infrarouge aéroporté, LiDAR topo-bathymétrique aéroporté, images satellites, intelligence artificielle, etc.).
  • La sélection des meilleurs indicateurs pour quantifier les effets des actions de restauration.
  • L'aide à la décision et les modèles de gouvernance co-produits basés sur des processus participatifs solides, afin que tous les acteurs contribuent activement au succès des projets de restauration et que ces projets soient adaptatifs.
  • L'orientation et le soutien pour les initiatives futures, telles que celles de l'île transfrontalière de Rhinau-Taubergiessen.